Les troubles musculosquelettiques (TMS) rassemblent les affections aux structures musculosquelettiques de notre corps (muscles, articulations, tendons, ligaments et nerfs). Ils peuvent toucher les membres supérieurs et inférieurs mais aussi le dos et la nuque. Ils résultent d'une combinaison de facteurs biomécaniques, environnementaux, psychosociaux, organisationnels et personnels.
Les TMS génèrent douleurs et contraintes qui peuvent fortement influencer la vie professionnelle et privée du travailleur. Sans une prise en charge rapide, la maladie s'aggrave et rend la réalisation de certains mouvements impossible. Avec le temps, certaines lésions peuvent devenir irréversibles.
Troubles musculosquelettiques (Copyright Prevent/SPF Emploi, Travail et Concertation sociale)
Quelles sont les différentes appellations?
Tant pour l'appellation à donner aux TMS que pour les critères de diagnostic, il existe peu de consensus entre pays. Les termes généralement utilisés sont les suivants:
- RSI: Repetitive Strain Injuries
- LATR: Lésions Attribuables au Travail Répétitif
- TMS: Troubles Musculosquelettiques
- MSDs: MuskuloSkeletal Disorders
- CTD: Cumulative Trauma Disorders
- OCD: Occupational Cervicobrachial Disease
- OOS: Occupational Overuse Syndrome
- WMSD: Work-related Musculoskeletal Disorder
Quels sont les principaux TMS?
Les TMS regroupent les affections d'origine professionnelle touchant principalement les muscles, les tendons, les nerfs, les ligaments, les articulations et les bourses séreuses. Parmi ceux-ci, l'on retrouve:
Affections tendineuses
Ces affections se développent principalement suite à la réalisation répétée de certains mouvements, à une tension élevée exercée par le muscle sur le tendon ou à un étirement excessif du tendon.
Les affections tendineuses se caractérisent par une inflammation du tendon et éventuellement de sa gaine. Dans certains cas, l'inflammation s'accompagne d'un œdème ou d'une hémorragie.
La réaction inflammatoire n'est pas toujours le facteur prédominant. Dans le cas des pathologies générant une diminution de la qualité des tissus conjonctifs des tendons, on parle de tendinose à la place de tendinite.
Exemples: tendinite de Quervain, épicondylite, ténosynovite sténosante crépitante
Affections nerveuses et neurovasculaires
Les affections nerveuses se caractérisent par une perturbation de la fonction du nerf. Le nerf, lorsqu'il est comprimé de manière chronique, ne transporte plus correctement l'influx nerveux vers les muscles et le cerveau.
Les affections neurovasculaires se caractérisent quant à elles par une perturbation de la fonction non seulement des nerfs mais aussi des vaisseaux sanguins. Leur compression altère l'oxygénation du tissu par le sang.
Exemples: syndrome du canal carpien, syndrome du canal de Guyon, cervicobrachialgie, syndrome du défilé thoracique ou de Raynaud
Affections musculaires
Les affections musculaires se caractérisent par une contraction musculaire (contracture) maintenue dans le temps (intense ou faible). Cette contraction musculaire provoque une tension sur les vaisseaux sanguins. Ceux-ci n'arrivent plus à alimenter le muscle et à éliminer les déchets produits par celui-ci.
Exemples: syndrome tensionnel de la nuque, lumbago ou tour de rein
Arthrose et vieillissement naturel
L'arthrose résulte de l'usure du cartilage des articulations. Suite aux mouvements répétés, le cartilage peut s'user. Cette affection touche en particulier l'épaule et la colonne vertébrale.
Dans le cas de l'épaule, la répétition de gestes traumatisants peut aboutir à une arthrose de l'articulation acromio-claviculaire (articulation reliant la partie externe de la clavicule à l'épine de l'omoplate). La victime se plaint de douleurs lorsqu'elle croise le bras devant elle et lorsqu'elle touche l'articulation.
L'arthrose au niveau de la colonne vertébrale résulte de son vieillissement naturel et d'une diminution de la teneur en eau des noyaux situés dans les disques intervertébraux. La colonne se tasse. L'os n'est plus aussi bien protégé et réagit aux pressions produites par les mouvements. De petites excroissances appelées "becs de perroquet" peuvent se développer.
Ce vieillissement naturel altère les capacités des disques intervertébraux à amortir les chocs et réduit la souplesse de la colonne vertébrale.
Affections discales
Les affections discales se caractérisent par la rupture de l'anneau d'un disque intervertébral, ce qui provoque le glissement du noyau pulpeux vers l'extérieur. Il peut en résulter une pression exercée sur les racines nerveuses à ce niveau.
Ces pathologies ne sont pas systématiquement douloureuses et peuvent être générées par des mouvements de flexion ou de rotation-flexion répétés ou excessifs en amplitude.
Exemple: hernie discale
Affections des bourses séreuses
Les bourses séreuses protègent entre autres les tendons du contact direct avec l'os. Le liquide synovial de la bourse peut présenter un épanchement qui se traduit par un gonflement important de la bourse séreuse. Une blessure ou une sollicitation excessive chronique à la pointe du coude par exemple peut engendrer la formation d'un épanchement.
Exemple: hygroma du coude
Quels sont les symptômes?
Les TMS peuvent se manifester par de la douleur, une lourdeur articulaire, de la fatigue, des fourmillements, des pertes de sensations, des engourdissements, de la chaleur, des crampes, des raideurs, une sensibilité à la pression, une sensation de brûlure,…
Les différents symptômes aident à diagnostiquer la présence de TMS. Par contre, ils ne permettent pas toujours de déterminer le siège de la lésion. Lorsque la plainte est localisée sur une partie spécifique du corps, la source de la douleur est facilement établie. Lorsque les symptômes se manifestent de manière diffuse (muscles douloureux et affaiblis, douleurs brûlantes, fourmillements, etc), la détection est moins évidente. Les TMS diffus sont plus fréquents que les TMS localisés et sont également plus difficiles à traiter.
Comment reconnaître un TMS?
Les TMS peuvent apparaître soudainement mais dans la plupart des cas, le processus d’apparition des premiers symptômes est lent. Les symptômes et les conséquences s’aggravent progressivement.
- Premier stade: douleur et fatigue apparaissent à la fin de la journée de travail et disparaissent après une nuit de sommeil.
- Deuxième stade: la douleur perdure jusqu'au lendemain, perturbe le sommeil et les performances du travailleur. Celui-ci peut s'absenter pour incapacité durant de courtes périodes. Les plaintes traînent pendant des mois.
- Troisième stade: douleur, fatigue et faiblesse chroniques se ressentent dans l'ensemble des activités qui se voient limitées et perturbées. Des signes cliniques clairs apparaissent.