Update 05/10/2023
Des programmes efficaces de réadaptation et de retour au travail (RTT) sont essentiels pour garantir que les lieux de travail en Europe restent sains, sûrs et durables à mesure que la main-d'œuvre vieillit. Ils sont bénéfiques pour les entreprises et pour les travailleurs souffrant de troubles musculosquelettiques (TMS) chroniques ; ils peuvent faire la différence entre le maintien au travail et l'invalidité, le congé de maladie et la retraite anticipée.
Pourquoi des programmes de RTT efficaces sont-ils si importants ?
Des programmes de RTT efficaces peuvent permettre aux travailleurs de retourner sur le lieu de travail, ce qui leur évite un stress financier et leur permet de rester un membre précieux de la société. Pour les entreprises, un programme complet de RTT permet de réduire les coûts, de maintenir la productivité, de remonter le moral des équipes et de conserver les travailleurs expérimentés.
Un programme de RTT efficace prévoit des changements dans la façon de travailler, de manière temporaire ou permanente, par exemple en allégeant les tâches ou en réduisant les heures de travail. Le choix du moment des actions préventives peut aider les travailleurs à rester actifs pendant leur convalescence, et même à continuer à travailler malgré une maladie chronique. Une communication ouverte avec les travailleurs est essentielle, d'autant plus qu'ils doivent faire face à des facteurs physiques et psychologiques assez difficiles. [OSHwiki: Working_with_rheumatic_and_musculoskeletal_diseases_(RMDs)]
Mise en œuvre d'une stratégie de RTT réussie
Une stratégie de RTT réussie nécessite une approche conjointe impliquant tous les acteurs concernés qui collaborent pour soutenir le travailleur, y compris le prestataire de soins de santé, l'employeur, le responsable hiérarchique et le travailleur lui-même. En règle générale, il s'agit:
- d’une politique claire et actualisée de réadaptation sur le lieu de travail, intégrée aux politiques plus larges de l'entreprise;
- d’un soutien de la part de la direction et des ressources humaines, en fonction des besoins;
- d’un accent positif sur les capacités du travailleur, ce qu'il peut faire - et non ce qu'il ne peut pas faire;
- des aménagements du lieu de travail (temporaires ou permanents) permettant aux travailleurs de revenir en toute sécurité et le plus tôt possible, sur la base d'une évaluation des risques;
- d’un plan de RTT, convenu entre le travailleur et le responsable, tel qu'un retour progressif au travail - il n'est pas nécessaire d'être apte à travailler à 100 %;
- des dispositions fondées sur l'avis d'un médecin expert/conseil d'un spécialiste, adaptées à l'individu;
- des examens réguliers du travailleur et du lieu de travail pour s'assurer que les changements apportés ont été efficaces.
Les employeurs ont l'obligation légale de fournir des aménagements raisonnables sur le lieu de travail aux travailleurs handicapés. Ils ont également des obligations en matière de santé et de sécurité pour protéger tout travailleur particulièrement sensible et des aménagements doivent être réalisés même si un travailleur ne correspond pas à la définition d'un travailleur handicapé. Certains États membres ont des exigences plus détaillées et des programmes de réadaptation qui s'appliquent aux travailleurs et à leurs employeurs [Working with chronic MSDs — good practice advice, p. 36-37].
Pour les petites et moyennes entreprises, une approche simplifiée peut être adoptée pour garantir que les travailleurs reçoivent des informations sur les programmes (externes) possibles pour le RTT. Il est également possible de fournir facilement un soutien et une formation aux collègues et aux superviseurs du travailleur en matière de bonne communication, ainsi que d'assouplir les exigences du travail. Dans les cas où la flexibilité est un problème, une bonne option peut être de s'aligner sur d'autres entreprises qui proposent des emplois plus flexibles [Conseils aux employeurs pour le retour au travail des salariés atteints d’un cancer].
Mise en œuvre d'un plan de retour au travail réussi
Dans une entreprise de taille moyenne, une réceptionniste souffrant d'arthrose et d'ostéopénie a réussi à reprendre le travail après un accident survenu à son domicile, au cours duquel elle a subi des fractures du dos, une déchirure des ligaments de la cheville et un étirement du ligament croisé du genou droit. Elle a dû s'absenter du travail pendant six mois.
Son retour au travail a été progressif : elle a travaillé à temps partiel pendant un mois, puis 7 heures par jour pendant le mois suivant, avant de reprendre son poste à temps plein à raison de 7,5 heures par jour. Des collègues ont été sollicités pour l'aider dans certaines de ses tâches, comme le transport de colis postaux lourds, et une évaluation des risques a conduit à un certain nombre de changements sur le lieu de travail. Une évaluation des risques a conduit à un certain nombre de changements sur le lieu de travail, notamment un casque téléphonique mieux conçu pour réduire les mouvements des mains, un nouveau repose-pieds pour un meilleur soutien et des tiroirs multiples plus faciles à déplacer pour le rangement.
La mise en œuvre rapide du processus de retour au travail a permis à la travailleuse de retrouver son emploi initial avec des changements minimes dans ses tâches. Bien que la mise en œuvre des changements ait nécessité les conseils spécialisés d'ergonomes internes, tout cela s'est fait dans le cadre de la réglementation sur les équipements à écran de visualisation (DSE). Les mesures devraient donc être transférables à toutes les organisations, mais une expertise en ergonomie serait bénéfique.
Avec les bons ajustements de l'employeur et du lieu de travail, combinés au soutien des systèmes de santé publique et des services sociaux et de l'emploi, la plupart des travailleurs atteints de maladies chroniques peuvent continuer à travailler. Mais il reste encore beaucoup à faire pour élargir les systèmes de RTT de certains États membres à tous les travailleurs, pour soutenir l'intervention précoce et adopter des processus permettant un retour progressif au travail.
(Source: ‘Healthy workplaces Campaign’ – 2021)