Les exosquelettes ne sont pas encore suffisamment au point pour être utilisés dans les magasins afin de soulever et déplacer de lourdes boîtes. Ils limitent la liberté de mouvement et ne déchargent pas suffisamment le dos et les épaules.
VIL, la plate-forme d'innovation flamande pour le secteur logistique, a examiné avec des manutentionnaires et des services logistiques flamands si les exosquelettes peuvent s'avérer utiles dans les magasins. L'exosquelette est une structure externe portable qui confère au corps humain davantage de force et de résistance.
Cette technologie n'est pas nouvelle. En effet, elle est utilisée depuis les années 60 dans le cadre de la revalidation dans le secteur des soins de santé. Mais depuis peu, l'industrie recourt également aux exosquelettes pour soulever des charges ou des outils lourds ou pour rendre des attitudes statiques moins désagréables comme, par exemple, dans les lignes d'assemblage d'une usine de construction automobile.
Dans le secteur logistique également, malgré la progression de l'automatisation, il reste encore de nombreuses tâches manuelles qui s'accompagnent d'une charge physique: la préparation de commandes, le conditionnement, l'empilage, le chargement et le déchargement. Cette charge, qui repose essentiellement sur le dos et les épaules, est la cause d'un jour de maladie sur trois ou quatre. Dans le monde, on estime à 540 millions le nombre de personnes qui souffrent de lombalgie.
La plate-forme d'innovation VIL a pensé que les exosquelettes pouvaient s'avérer un outil bienvenu pour réduire cet absentéisme. En collaboration avec Colruyt, Bpost et Danone, des tests ont été réalisés avec des exosquelettes passifs, qui répartissent la force humaine, emmagasinent et libèrent l'énergie par le biais de ressorts. Il existe également des exosquelettes actifs, motorisés, mais ceux-ci sont insuffisamment disponibles en Europe.
Les résultats des tests sont décevants. Les mesures effectuées à l'aide de capteurs superficiels placés sur le corps indiquent que les exosquelettes ne soulagent les muscles dorsaux que d'environ 10 %. En outre, dans certains cas, la charge est déplacée vers les épaules ou les hanches. Les exosquelettes présentent également d'autres inconvénients. Ils limitent la liberté de mouvement lors de la marche et de la montée et la descente d'un chariot élévateur. Ils sont chauds et lourds à porter. Ils sont également fatigants: pour bénéficier du soutien du dispositif, il faut d'abord exercer une résistance contre le ressort.
VIL et les acteurs logistiques en déduisent donc que cette technologie offre du potentiel mais doit encore être nettement améliorée.
Certes, l'exosquelette confère au corps humain davantage de force et de résistance. Pour les attitudes statiques et les tâches répétitives dans une ligne d'assemblage, cette technologie a démontré son utilité. Cependant, pour les tâches dynamiques dans le contexte logistique, l'exosquelette n'est pas suffisamment confortable.
(Source: De Tijd, 28 mai 2019, page 16)